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Greffes et implants chez le patient fumeur : que dit la littérature ?

Le tabagisme reste un facteur de risque majeur en chirurgie implantaire. Mais dans quelle mesure doit-il modifier nos décisions cliniques ? Voici une mise à jour synthétique de la littérature et des recommandations pragmatiques pour orienter nos choix thérapeutiques.


Un facteur de risque bien documenté

De nombreuses études montrent un impact du tabac sur :

  • La cicatrisation osseuse (vasoconstriction, hypoxie tissulaire)
  • L’ostéo-intégration des implants
  • Le risque de péri-implantite
  • Le taux d’échec des greffes osseuses, en particulier les blocs et les sinus lift

Le tabac multiplie par 2 à 3 le risque d’échec implantaire, notamment au maxillaire postérieur.
(Source : Strietzel FP et al., Clin Oral Implants Res, 2007)


Greffe osseuse et tabac : prudence maximale

  • Blocs osseux : taux de résorption plus élevé, déhiscence plus fréquente.
  • Sinus lift : plus de complications post-opératoires (infections, perforation de la membrane).

Une fenêtre d’arrêt du tabac de 2 à 4 semaines avant et après l’intervention est recommandée pour limiter les risques.
(Source : Chambrone L et al., J Clin Periodontol, 2017)


Implants chez le fumeur : faut-il renoncer ?

Non, mais il faut adapter son protocole :

  • Informer clairement le patient des risques accrus
  • Favoriser une chirurgie mini-invasive
  • Suivi renforcé post-opératoire
  • Matériaux et surfaces implantaires performants

Le taux de succès reste acceptable chez les fumeurs modérés, à condition d’un bon suivi.


Prise en charge pragmatique au cabinet

À faire :

  • Évaluer le nombre de cigarettes/jour
  • Proposer un accompagnement au sevrage (au moins temporaire)
  • Délai de cicatrisation plus long = prévoir un plan de traitement en 2 temps
  • Expliquer que le tabac impacte la durabilité du traitement, même si l’implant prend

À éviter :

  • Greffes complexes chez gros fumeurs non motivés
  • Chirurgie multiple en un seul temps
  • Négliger l’éducation post-opératoire (brossage, suivi, arrêt temporaire)

En résumé

Le tabac n’est pas une contre-indication formelle, mais c’est un modulateur de risque majeur.
La clé : sélection des cas, protocole adapté, information claire au patient.
Mieux vaut reporter une greffe que compromettre un traitement implantaire par excès d’optimisme.


Besoin d’un récap des recommandations ? Une fiche PDF avec les niveaux de risque et les recommandations pratiques est disponible sur demande.